Produire soi-même son électricité, c’est désormais possible. Et cela permet même de réduire les factures d’énergie et de gagner en autonomie. On vous propose ainsi de découvrir les différentes solutions pour produire de l’électricité à partir des énergies renouvelables.
Peut-on vraiment produire soi-même son électricité ?
Oui, produire de l’électricité chez soi, c’est possible. Et c’est même de plus en plus courant. De nombreux foyers choisissent aujourd’hui de franchir le pas pour réduire leurs factures et leur impact carbone.
Techniquement, cela repose sur un principe simple. Grâce à un équipement dédié, on capte une énergie renouvelable (comme le soleil ou le vent). Puis, cette énergie est convertie en électricité. Cette dernière est alors utilisable dans l’immédiat, et le surplus peut être injectée dans le réseau.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte précis. D’un côté, les prix de l’énergie ne cessent d’augmenter. De l’autre, les particuliers cherchent à gagner en autonomie et à limiter leur dépendance aux fournisseurs d’électricité.
Mais attention aux fausses bonnes idées. Le groupe électrogène, par exemple, fonctionne au diesel ou au gaz. Il reste bruyant, peu rentable et fortement polluant. Quant aux micro-cogénérations au gaz, elles émettent encore trop de CO₂ pour être considérées comme écologiques.
Quels systèmes pour produire de l’électricité verte à la maison ?
Le solaire photovoltaïque, une solution éprouvée
Aujourd’hui, le solaire est la solution privilégiée par les particuliers pour produire de l’énergie verte. En effet, elle est accessible et la technologie ne cesse de s’améliorer pour offrir de meilleurs rendements.
Les panneaux solaires photovoltaïques transforment la lumière du soleil en électricité grâce à des cellules en silicium. Ces dernières génèrent un courant continu, qui est ensuite converti en courant alternatif par un onduleur.
Ces installations fonctionnent même par temps couvert. Le rendement reste intéressant, y compris dans le nord de la France. De plus, la durée de vie des panneaux peut atteindre 25 à 40 ans selon les modèles. Cela en fait un investissement rentable à moyen terme.
On peut les installer sur une toiture, un carport, une façade ou même au sol. Les kits à poser soi-même coûtent autour de 2 000 €. Pour une pose par un professionnel, le prix monte entre 6 000 € et 10 000 € pour 3 kWc.
L’éolien domestique, une option plus contraignante
Le vent est aussi une source d’énergie intéressante. Il a d’ailleurs l’avantage d’avoir un rendement important, pouvant couvrir les besoins d’une habitation. De plus, il fonctionne en continu, même durant la nuit.
Il est d’ailleurs tout à fait possible d’installer une petite éolienne chez soi. Mais cette solution ne s’adresse pas à tout le monde. Elle est plutôt adaptée aux zones isolées ou rurales. Son efficacité est limite en milieu périurbain.
En effet, pour fonctionner efficacement, une éolienne doit être bien exposée au vent. De plus, il faut que sa vitesse moyenne soit supérieure à 20 km/h. Il faut aussi savoir que ces équipements prennent beaucoup de place, et génèrent un bruit qui peut être gênant.
Enfin, le coût d’une éolienne domestique est également élevé. Cela varie en général entre 7 500 € et 50 000 € selon la puissance de l’appareil.
L’hydroélectricité résidentielle, un cas particulier
Une turbine hydraulique peut produire de l’électricité grâce à un cours d’eau. Elle utilise le mouvement de l’eau pour entraîner une génératrice. Le rendement est bon, mais les conditions à réunir sont strictes.
En effet, il faut installer la centrale à proximité d’un ruisseau ou d’une rivière a fort débit. Cela limite considérablement le nombre de foyers pouvant tirer profit de cette énergie verte.
De plus, des autorisations administratives sont nécessaires pour pouvoir créer une centrale hydroélectrique domestique. Ces démarches sont longues et parfois infructueuses. Ce dispositif reste donc marginal chez les particuliers.
Le biogaz domestique, encore peu développé
On peut aussi produire de l’électricité verte grâce à une énergie renouvelable que l’on sous-estime parfois : le biogaz. Ce dernier est produit à partir de nos déchets alimentaires.
La production de biogaz repose sur un principe de méthanisation. Des bactéries transforment les déchets en méthane. Ce gaz alimente ensuite une gazinière pour chauffer la maison ou produire de l’électricité.
Intéressant en théorie, mais en pratique, ce système demande une grande quantité de matière organique. Il est peu adapté aux foyers standards. Son coût d’installation reste élevé, pour une rentabilité encore incertaine.
Comment consommer et rentabiliser l’électricité verte produite ?
Une fois votre électricité verte produite, deux options s’offrent à vous. Vous pouvez la consommer directement, ou la revendre.
Dans le cas de l’autoconsommation, vous alimentez en priorité vos appareils électriques. Cela permet de réduire fortement la facture mensuelle. En cas de surplus, vous pouvez stocker l’énergie dans une batterie. Vous pouvez aussi l’injecter sur le réseau.
Néanmoins, certains particuliers choisissent de revendre toute l’électricité produite. Ce modèle permet de générer des revenus réguliers. EDF OA propose par exemple un tarif d’achat garanti pendant 20 ans.
Selon l’ADEME, une installation de 3 kWc en revente totale peut rapporter jusqu’à 630 € par an. En autoconsommation avec revente du surplus, l’économie atteint environ 440 € par an. Ces montants varient selon la localisation, l’ensoleillement et le type d’installation.
Comment financer une installation solaire ou éolienne ?
Si l’investissement initial freine de nombreux particuliers, des aides existent pour amortir le coût d’un système à énergie renouvelable.
La plus connue est la prime à l’autoconsommation. Son montant dépend de la puissance de l’installation. Elle est versée après la mise en service, en plusieurs tranches.
Autre dispositif clé : l’Obligation d’Achat. Ce mécanisme impose à EDF (ou à d’autres opérateurs) de racheter votre électricité verte à un tarif fixé. Ce contrat est valable sur 20 ans.
En complément, vous pouvez bénéficier d’une TVA à taux réduit. Dans certains cas, elle descend à 5,5 %. Vous pouvez aussi mobiliser un éco-prêt à taux zéro. Ce crédit permet de financer les travaux sans payer d’intérêts.
Les aides locales viennent souvent compléter ces dispositifs. Certaines régions ou départements proposent des subventions ou des accompagnements techniques.
Pour en bénéficier, il faut impérativement passer par un artisan labellisé RGE. Il est aussi recommandé de déposer une déclaration préalable en mairie, surtout pour une installation visible depuis la rue.
